Jean-Claude Casadesus rêvait de faire des études de sciences politiques, pour devenir reporter, mais le destin en a décidé autrement… et quel destin ! A prendre du recul, c’est comme si l’histoire avait été écrite. A l’âge de cinq ans, son grand-père Henri lui met un violon dans les mains et remarque immédiatement sa maîtrise du rythme. Il lui prédit alors un avenir dans la musique. On ne pouvait voir plus juste.
Pour le maestro, « la musique est la traduction la plus poétique de la vie, elle traduit les joies, les souffrances, les voluptés, l’abandon, le rêve, l’amour. Il n’y a pas la subversion des mots, et chacun y trouve ce qu’il a de disponible comme dans une auberge espagnole de la sensibilité ».
« Le Nord est ma seconde patrie »
Grâce au soutien de Pierre Mauroy, député du Nord et maire de Lille à l’époque, Jean-Claude Casadesus a noué une relation intime avec la région. C’est à lui que l’on doit l’orchestre national de la capitale des Flandres. Il explique que son « orchestre ayant au départ proposé de la musique sous tous ses styles, sous toutes ses formes, à tous les publics, a aussi contribué à créer ce désir de culture dans ce pays qui avait tant donné et qui n’avait pas encore suffisamment reçu ».
« C’est une région qui a beaucoup donné à la France […] et qui a une dose de fraternité et d’amour que j’ai rarement rencontré ailleurs. Moi qui suis un russo-catalan né à Montmartre, et bien le nord de la France a éveillé ma conscience politique, au sens de ce qu’est la vie dans la cité. Et je me suis dit : ces gens ont le droit d’avoir accès à tout ce qui est de plus beau », confie-t-il.
La musique est à tout le monde
De prime abord réservée à une élite, Jean-Claude Casadesus s’est assigné la mission de démocratiser le genre classique. « Je me suis juré, le jour où un chauffeur de taxi m’emmenait à l’Opéra de Paris que je dirigeais, […] et m’a dit « Oh ça, ce n’est pas pour nous », que je ferai tout pour que cela le devienne ».
La volonté de faire découvrir cet univers s’est concrétisée à travers l’enseignement. Pour ses élèves les maîtres mots sont la rigueur et le travail, seul chemin possible vers « l’accomplissement du désir », selon le chef d’orchestre. Il affirme d’ailleurs qu’« il n’y a aucune délinquance dans les écoles de musique » pour cette raison-là, avant de conclure en citant la première ligne du Lavignac, célèbre manuel de solfège : « La musique, c’est le respect des valeurs ».
L’émission est à retrouver en intégralité ici.

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