Ce sont des images d’un cyclone d’une violence inouïe que Fatihou Ibrahime, président du collectif « citoyens de Mayotte », a fait parvenir à Public Sénat. Dans la commune d’Acoua, au Nord-ouest de l’île, le maire, Marib Hanaffi, fait part du décès d’une mère de famille suite à l’effondrement du toit de sa maison « t son enfant de 8 ans est grièvement blessé ». « On ne pouvait les évacuer car tout était bloqué », souligne-t-il.
Les habitants « se demandent s’ils vont avoir de la nourriture »
« Tous les arbres sont par terre. Il n’y a plus rien […] Les établissements publics, la mairie, les écoles, la police municipale n’ont plus de toits », se désole-t-il, dans cette vidéo tournée dimanche. Le maire insiste par ailleurs sur l’inquiétude de ses administrés qui « se demandent s’ils vont avoir de la nourriture ».
« Les habitants n’ont rien à manger »
Toujours au Nord-Ouest, dans la commune Mtsamboro, Anissati Benali, la deuxième adjointe au maire se réjouit de ne pas avoir eu de morts « mais on a deux blessés dont un très grave ». En ce qui concerne le bilan matériel, « neuf maisons sur dix n’ont plus de toits. Les gens sont traumatisés. On n’a plus d’eau […] Les habitants n’ont rien à manger. On est coupé du monde entier », appelle-t-elle à l’aide.
« On a peur du choléra »
Depuis Bandraboua, au Nord-Est, Fatihou Ibrahime, explique que « le plus difficile ça a été la deuxième partie du cyclone ». « Quand la première partie est passée on osait encore ouvrir et filmer, après il y a l’œil du cyclone qui est passé, un moment d’accalmie qui a duré cinq, dix minutes, et ensuite la deuxième partie ça a été l’enfer sur terre. On n’a même pas osé ouvrir les baies vitrées, on sentait la maison qui bougeait alors que c’est une maison plutôt solide, construite en parpaing. On a vu à côté des tôles, avec la charpente être arrachées, s’envoler à plusieurs dizaines de mètres », témoigne-t-il avant d’ajouter : « Tout le monde se demande ce qu’il va se passer ensuite, est-ce que les gens ne vont pas se battre pour avoir de quoi donner à manger à leurs enfants […] On a peur du choléra comme l’eau est coupée depuis le début du cyclone. J’ai beaucoup hésité mais n’ayant pas le choix, avec ma femme, on a été à la rivière prendre de l’eau dans les bidons ».
Saïd Maanrifa Ibrahima, maire de Mtsangamouji au Nord-Ouest « espère que l’Etat, mettra les moyens nécessaires pour que Mayotte se reconstruise ». « Au-delà d’une semaine on n’aura pas d’électricité sur certains quartiers de Mayotte. J’appelle à la patience, c’est la nature qui s’est déchaînée aujourd’hui ».